BIOGRAPHIE
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Jacques SARABEN
Artiste peintre
Maître de conférences
à l’Université de Bordeaux 3
Professeur à l’École des Beaux-arts de Bordeaux

par 
Paul GAYRARD écrivain

1966       RODEZ
74/75
     BACON,
               diaporamas
74/76    Fantastique, Icare
68-76
   Le Bateau Ivre
            Les nervures de la Vie
1976    Galerie Condillac
1977    Pulsions et Lumière

Jacques SARABEN est né à Périgueux le 9 juillet 1939 dans une famille d’artistes.

Son père, Julien SARABEN, était lui-même artiste-peintre et conservateur du Musée de Périgueux.

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Il était passionné de dessin, un dessin où dominent l’expressivité et la force. Très attaché à sa région du Périgord il aimait en représenter la vie quotidienne et populaire. Il a été, en particulier, un remarquable illustrateur de livres : ses gravures pour Jacquou  le Croquant sont restées célèbres par la vérité des images et leur force d’émotion.

Homme de foi discrète, il savait aussi traduire les tourments d’un drame spirituel comme on peut le voir dans les eaux fortes de La Légende de Saint Julien l’Hospitalier où la beauté du trait s’allie à de multiples jeux de lumière.

 

 

 

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Sa mère, Gabrielle VARAILHON-SARABEN, est également artiste-peintre et sculpteur. Pour elle, la peinture est l’expression de sa sensibilité très vive et de son rapport poétique au monde.

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Gabrielle VARAILHON
par Julien SARABEN

Jacques SARABEN a gardé de son père exigence et rigueur dans le travail, et de sa mère ce rapport mystérieux et proche entre l’œuvre et la sensibilité profonde de l’artiste.

 Il y avait d’ailleurs une tradition de peintres dans la famille, puisqu’un grand-oncle de Jacques, Louis Saraben, était un paysagiste reconnu. Ses œuvres se trouvent au Musée du Havre.

 

 

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 La Corrida


Après ses études au lycée de Périgueux, puis à la Faculté des Lettres de Bordeaux, Jacques SARABEN devient professeur d’anglais.

 

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Causses

 

Son premier poste est à Rodez. Rodez est alors une ville très vivante autour du poète Jean DIGOT, un ami de SOULAGES. Jacques sympathise très vite avec les poètes et les peintres rouergats. Mais surtout, il s’émerveille des grands causses, lieux d’espace et de vent, de genévriers et de chardons. C’est à ces paysages qu’il consacre sa première exposition, à Rodez en 1966

Il a gardé toute sa vie cet amour des causses : ces perspectives infinies, ces marques de vie simple, chemins et murettes de bergers, cette lumière douce et mélancolique, ces visages burinés et expressifs des paysans.

Fidèle à ses amitiés de Rodez, il organise, lorsqu’il est nommé professeur à Talence un jumelage Talence-Rodez.   

 

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Paysan d'Aubrac

 

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Professeur au Lycée de Talence, il entreprend une 
thèse sur la peinture anglaise contemporaine
 : 

“ Les tendances de la peinture
en Grande-Bretagne depuis 1945
 ”

Il ne se contente pas d’étudier documents, catalogues et reproductions. Il va en Angleterre interviewer les peintres, et c’est ainsi qu’il rencontre à de nombreuses reprises Bacon, Hitchens, Hockney, Caulfield, Blake, Hughes, Ritley, Huxley, Barker, Kalkhov, Jones … et d’autres !. 

Il devient ainsi l’un des meilleurs spécialistes français de la peinture anglaise. Son admiration va plus particulièrement à BACON et à HOCKNEY. Il fait d’ailleurs venir Bacon à Bordeaux en 1974 et le reçoit chez lui.

N’oublions pas de dire qu’il s’est marié entre temps avec Valérie ELLISON-SARABEN , une adorable jeune Anglaise.

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Francis BACON

Jacques SARABEN réalise un diaporama consacré à BACON qu’il présente à la Galerie des Beaux-arts de Bordeaux. Il a en effet une admiration fascinée pour l’œuvre de Bacon. Mais Bacon lui-même est très intéressé par la façon à la fois pénétrante et discrète qui est celle de Jacques SARABEN pour parler de l’œuvre saisissante de Bacon. C’est ainsi que Jacques obtient de lui des interviews d’une qualité exceptionnelle.

Il réalise un autre diaporama intitulé
                      "Bacon, l’homme et son visage"

qu’il présente en 1975 dans l’une des manifestations de SIGMA qui avaient alors un retentissement considérable et ouvraient Bordeaux sur tous les aspects de la création la plus contemporaine.   

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Bacon par Saraben

Jacques SARABEN est aussi l’un des maîtres d’œuvre de la grande exposition présentée à Bordeaux dans le cadre du Mai Musical de 1977 : 
                       “ De Gainsborough à Bacon ”

que vient inaugurer le Prince Charles. C’est Jacques SARABEN qui a rédigé l’introduction et la présentation du catalogue.   

 

Dans ces mêmes années, Jacques SARABEN a réalisé d’autres                              diaporamas :

·         l’un sur son ami le sculpteur Walter NOTZ qui est comme lui en pleine recherche créatrice, comme lui passionné de la beauté des formes, de la vie mystérieuse qui se joue entre la matière et la lumière, comme lui à la recherche des signes par lesquels une matière s’anime et la création s’impose.

·         l’autre sur son ami Claude RIPOCHE, qui polit le bois à la recherche de formes sublimées dans lesquelles sensualité, poésie et spiritualité pourraient se rejoindre.

Tout en rédigeant sa thèse et vivant cette vie intense, Jacques SARABEN continue lui-même à peindre. Il fait partie de la Société des Indépendants d’Aquitaine dont son père avait été l’un des fondateurs.

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Bateau ivre

Il participe d’abord à des expositions de groupe à la Galerie Condillac : c’est là qu’on peut voir par exemple son étonnant tableau 
                               
Le Bateau Ivre
 
Ici, dans la complexité des formes, dans le mouvement impressionnant, dans les couleurs riches et sombres qui cernent la lumière centrale, c’est son monde intérieur qu’il exprime, un monde aux certitudes menacées.

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Bateau ivre

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Nervures

A côté de ce tableau archétype, une série de plumes et de gouaches d’une grande beauté. Il a intitulé ce groupe d’œuvres oniriques
                               Les nervures de la vie 
un monde de paupières baissées, de gestes arrêtés, où une grande pureté de dessin s’unit à une étrangeté surréaliste ; un monde d’éclosion, de spiritualité naissante qui déchire le chaos ; des œuvres closes sur leur mystère, faites pour éveiller une rêverie sans fin.

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Le miroir à 2 faces

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Nervures

Entre temps, Jacques SARABEN a soutenu sa thèse et est devenu assistant à l’Université de Bordeaux 3.

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Icare

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Voyage

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Cristal d'Or I

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Fantastique

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L'ange exterminateur

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voyage

En 1976, il a pu mettre sur pied une grande exposition personnelle à la Galerie Condillac. Il a regroupé ici tous les aspects de sa recherche : recherche sur la création picturale, bien sûr ; mais aussi aventure spirituelle, recherche du sens, interrogation sur le mystère de l’origine et de la fin

Ce sont des œuvres ouvertes qui présentent à la fois un symbolisme que le spectateur peut partager, et des signes graphiques venus de la calligraphie chinoise mais libérés dans leur mouvement, comme à la recherche de significations inconnues.

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Le feu du ciel (77)

 

Jacques SARABEN maîtrise maintenant toutes sortes de techniques picturales : huile, acrylique, gouache, encres et aquarelles, monotypes.

 Deux grands mouvements traversent toutes ses œuvres :

·         d’une part la recherche d’une sérénité spirituelle, d’un absolu inaccessible

·         d’autre part le tourbillon insensé de la vie et son étrange jeu de formes.

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Voyage

Voici ce que disait des œuvres de Jacques SARABEN l’admirable émailleur Raymond MIRANDE :

  … écharpes de nuées, feux d’étoiles disparues, explosions de comètes… œuvres d’un exceptionnel raffinement, éprises d’absolu et de spiritualité… 

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Génèse

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génèse

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La même année, il réalise un diaporama sur son ami et collègue aux Beaux-Arts  Jacques-Claude LASSERRE, ce peintre si secret et si solitaire dans son univers nocturne, qui unissait dans ses œuvres rigueur du dessin, fantasmes personnels et constructions surprenantes. Jacques-Claude LASSERRE ou le jeu étonnant de l’humour et de la vie.

Pour Jacques SARABEN, c’est une période d’intense création : il participe à diverses expositions en France et à l’étranger.

A Bordeaux en 1977 il fait encore une grande exposition personnelle à la Galerie Condillac. Cette fois, ce sont seulement des monotypes qu’il a groupés sous le titre 

Pulsions de lumière

Ce sont des œuvres qui touchent le public au plus profond : elles sont à la fois intimes et dynamiques, symboliques et hésitantes, silencieuses et débordantes de vie.

Toute l’exposition baigne dans une atmosphère d’initiation, mais la lumière est encore le plus souvent cachée à l’esprit qui cherche. “Un monde où tout se forme, se dilue et se reforme, avec d’invisibles courants qui modèlent la matière ” écrit le critique bordelais Pierre PARET , qui, en même temps, soulignait les qualités techniques et la rigueur formelle de ces œuvres.

Et bien sûr, toujours, cette rencontre entre la vie qui surgit et l’énigme de l’être.

Voici ce qu’écrivait Jacques-Claude LASSERRE sur cette exposition :

“ La vision de Jacques Saraben s’est tournée vers les orients du rêve, vers les  germinations d’un certain regard, vers des continents incertains, vers des terres baignées de brumes et d’autres possibles…. ” 

Et lui aussi, après cette admirable phrase de poète, admire le mélange d’intuition et de rigueur qui est la marque des œuvres de Jacques SARABEN.

 

En fait Jacques SARABEN est sans cesse en recherche, et donc en renouvellement. Son exposition de 1978 est très différente de celle de l’année précédente. Ce n’est pas par hasard qu’il l’a intitulée 

Signes et couleurs. Nouvelles recherches

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Nous entrons dans un univers de signes, de traces, de gestes projetés qui semblent avoir perdu leur signification, mais qui ont gardé leur pouvoir d’émotion ; peut-être à cause justement de leur fragilité de signes éclatés, leur mystère de traces énigmatiques. Les couleurs s’associent aux signes pour accentuer leur vibration et évoquer un paysage poétique. Ce sont des allusions aux estampes déroulées de l’Extrême Orient. C’est surtout la suggestion d’un paysage intérieur.

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Le goût de la recherche de Jacques SARABEN et sa curiosité pour toutes les formes d’expression plastique l’ont amené à réaliser une collection de plaques peintes des XVIIIème et XIXème siècles, qu’il projette avec une lanterne magique. Il a donné ainsi un spectacle surprenant au café-théâtre de l’Onyx, faisant coulisser l’une sur l’autre ces plaques pour créer le mouvement, montrant à la fois leur charme naïf et leur valeur historique de débuts du dessin animé.

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Apocalypse

Dans un domaine tout à fait différent, pour l’exposition Soulac-Médoc intitulée Cent ans de portraits aquitains, il a fait un impressionnant portrait à la plume de Pierre MOLINIER. Il a toujours eu un rapport à la fois admiratif et distancié avec ce peintre dont il admire la technique, la valeur plastique et l’invention surréaliste, mais dont le côté provocation sans limite le gêne.

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Molinier par Saraben

Il fait toujours partie des Indépendants et chaque année il expose avec eux. Il a même été choisi pour en être le Président.
Mais il ne faut pas oublier que Jacques SARABEN reste un professeur à l’Université et aux Beaux-Arts. Un professeur qui aime son métier, consacre beaucoup de temps à la préparation de ses cours, aimé par ses  étudiants, venant en aide à ceux qui sont en difficulté. On peut ainsi souvent trouver dans sa maison quelque étudiant installé pour plus ou moins longtemps, venu chercher chez lui une provision de forces pour repartir, de forces et de confiance. 
De même, son grenier-atelier, qui est un lieu extraordinaire de livres, d’objets, de gravures, de presses, de machines, d’affiches… ; est souvent envahi par des enfants qui viennent s’essayer aux joies de la création, utilisant ses feuilles, ses machines et ses pots de peinture dans le plus effarant désordre. On n’a jamais vu Jacques SARABEN refuser sa porte à un “ paumé ”, ni gronder un enfant.

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Christ Cosmique

En 1978, il réalise à la demande du curé de Vergt en Périgord, un chemin de croix.

Jacques s’est plié aux exigences du prêtre qui voulait une illustration des textes évangéliques, aux exigences des fidèles qui avaient choisi le point de vue de la vérité humaine et de son expressivité. C’est ainsi que Jacques SARABEN a focalisé chaque toile sur une attitude, l’a centrée sur une expression essentielle.

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Chemin de croix

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Chemin de croix (Vergt)

Il a fait ces tableaux avec une émotion personnelle visible, à travers la symbolisme de la lutte du Bien contre le  Mal, le combat de l’angoisse et de l’espérance.

Dans le chevet de cette même église il a peint une immense Résurrection, un Christ glorieux dans la lumière.

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 Création personnelle, enseignement, présidence d’une société d’artistes, vie amicale intense, maison ouverte, ce sont des années très riches, mais épuisantes. Il faut rendre hommage à son collègue et ami, peintre lui aussi, Claude DINDINAUD, un homme réservé, mais à l’amitié solide, un peu renfermé, mais d’une extraordinaire rigueur. 
Ils font souvent des cours en duo à l’Université, et Jacques SARABEN  a une grande confiance dans son jugement “ très professionnel ”. La peinture paisible et secrète de Claude DINDINAUD essaie de mettre une sourdine aux élans imprévisibles et au caractère un peu dramatique de la recherche de Jaques SARABEN.

Jacques SARABEN est resté plusieurs années sans exposer. Comment expliquer ce silence ? 

Trop d’activités qui laissent peu de temps à la création ? D’autant plus qu’il a ajouté à tout le reste des travaux de traduction qu’il conduit avec son épouse Valérie, et qu’ils animent tous les deux des séances de formation continue.

Est-ce doute sur sa propres création, doute auquel nul créateur n’échappe ? Est-ce ce besoin de renouvellement, si fondamental dans sa nature ? Est-ce la difficulté, toujours présente chez lui, d’accorder sa création spirituelle à sa vie intérieure ? 

Francis BACON, dans un de ses interviews lui a dit : “ on travaille à partir de son instinct, c’est pour cela qu’il est difficile de parler de sa peinture ”.

Et pourtant en 1987, il peut faire une exposition personnelle à la Galerie Condillac.

Si la sensibilité et l’univers psychique que révèlent ses toiles n’ont pas vraiment changé, les techniques et les formes sont différentes
C’est qu’entre temps il s’est passionné pour le estampes chinoises et japonaises. 


C’est toujours l’éblouissement et le mystère de la création en train de s’accomplir ; c’est  toujours la vibration des sensations ; c’est toujours l’appel de l’au-delà vers des sources de lumière qu’on ne voit pas ; mais la symbolique des tableaux (essentiellement des monotypes) est beaucoup moins directe et lisible. C’est un monde d’ouvertures sauvages, de lignes aventurées. C’est la charge émotionnelle des couleurs et des transparences, en dehors de tout code, de tout sens préalable.

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Jacques SARABEN a découvert la peinture orientale sans cesser d’aimer TURNER, et il s’intéresse à SOULAGES

Il a établi des liens d’amitié avec ZAO WOU KI. Il a découvert avec émotion l’admiration qu’avait son père pour HOKUSAÏ, “ le vieillard fou de peinture ” qui espérait qu’à 90 ans il pourrait pénétrer le mystère des choses. Il approfondit et partage son intérêt pour l’Extrême Orient avec son ami Kim LE VAN RA.

 

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Cette fois, Jacques SARABEN a intitulé son exposition 

Le Voile sur la Vérité

 Veut-il nous suggérer que l’une des fonctions de l’art est de soulever le voile ?

Veut-il nous dire que le voile est nécessaire pour approcher quelques émotions infinies ?

De toute façon, ce sont des œuvres très poétiques dans leur jeu entre l’ombre et la lumière, dans les couleurs qui s’effacent ou qui surgissent, dans ce mélange indissociable de peinture gestuelle et de peinture rêveuse.

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Montagne Sacrée
(Cestas)

 

 Cette même année 1987, il participe à diverses expositions :

à la Société des Arts Talence Aquitaine 

au Salon de la Société des Beaux-Arts de Périgueux

à la biennale de Cestas (où il obtient un grand prix).

 Tous ces tableaux construits sur un espace très ouvert sont des images d’un voyage intérieur. Ce qui frappe le spectateur, c’est l’élan et la spontanéité du geste créateur, comme s’il assistait à la naissance sur la toile de ces grands archétypes : le chaos et la lumière, la montagne et la cascade, la source et le feu.

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En 1989, Jacques SARABEN organise une grande exposition pour fêter les soixante ans de la Société des Indépendants :

  •  une rétrospective de 1929 aux années 40 rend hommage aux pionniers de l’Association. On y trouve André LHOTE et MARQUET à côté de BELAUBRE et de BOISSONNET.

  • Un tour d’horizon des œuvres de ceux qui furent les invités d’honneur des premiers salons : FRIESZN, Fernand LEGER, PICASSO.

  • Les étudiants des Beaux-arts de Bordeaux ont été sollicités pour montrer leur recherche les plus actuelles.

Ainsi sont réunies dans une même exposition les étapes successives de l’expression picturale sur trois générations.

Et les Bordelais peuvent découvrir la variété et l’invention des peintres qui ont des liens avec leur ville ou leur région : Odilon Redon, Marquet, Lhote, Bissière, Cante, Molinier, Charazac, Boissonnet, Pargade, Belaubre… et bien d’autres !


Jacques SARABEN nous dit en présentant cette exposition : “ Les Indépendants peuvent montrer la diversité des attitude artistiques. A chaque visiteur d’aimer et de choisir selon le paysage de son propre cœur. Qu’il sache que les peintres eux-mêmes ne sont jamais totalement satisfaits de leur production. Mais l’amour de l’art est la donnée fondamentale de leur vie… ”

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Fresque ENSERB

 

En 1990, Jacques SARABEN peint deux grandes fresques pour le laboratoire de micro-électronique de la Faculté des Sciences de Bordeaux (ENSERB).

Pour accorder sa peinture avec l’architecture ultra-moderne de ce lieu de recherche de pointe, il a voulu suggérer par touches très larges un univers à la fois mouvementé et harmonieux.
Hubert CURIEN, ministre de la recherche, vient inaugurer cette salle des fresques.

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Fresque ENSERB

 

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La même année  il fait une série de réalisations graphiques, une centaine de dessins sur le thème dramatique de la traite des Noirs pour le film “ Voyage sans retour ” du cinéaste Pierre POMMIER.

On peut voir dans ces œuvres la force et la beauté du dessin associées au pouvoir d’émotion du thème traité.

Jacques a travaillé à partir de documents authentiques et il sort bouleversé de cette expérience.

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En 1991, il découvre avec sa collègue Michèle DUCLOS l’univers du poète Kenneth WHITE. Ils l’invitent à Bordeaux. Jacques SARABEN et Kenneth WHITE peuvent voir ensemble à quel point leurs recherches sont fraternelles
  •  c’est la même quête, le même accord avec l’Extrême Orient, la même admiration pour H, la même attirance pour des espaces de pureté, le même appel vers un absolu inaccessible. Ce que Kenneth WHITE appelle sa géopoétique correspond si bien aux œuvres peintes alors par Jacques SARABEN :

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  • c’est le même élan vers la vie intacte, le même besoin d’éblouissement

  •  mais alors que Kenneth WHITE suit son désir de nomadisme à travers le monde et en particulier dans son voyage de Tokyo au Hokkaïdo, Jacques l’exprime dans ses monotypes et ses œuvres peintes. Le Bateau Ivre  des débuts a maintenant sa boussole. C’est un horizon infini et le voyage est sans fin.

Tous les artistes ont leur nomadisme : leurs œuvres en indiquent la direction.

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Depuis longtemps, Jacques SARABEN se sent proche du peintre SOULAGES, non seulement de ses œuvres, mais aussi de cette façon si juste de parler de la peinture et du lien qu’elle crée avec le spectateur.

Jacques SARABEN aime citer cette belle phrase de Pierre SOULAGES :

“ La peinture est avant tout une expérience poétique. C’est comme une métaphore, elle ne se laisse pas expliquer. Sur elle viennent se faire et se défaire les sens  qu’on lui prête. C’est pourquoi l’art provoque, inquiète ou exalte, comme la vie ”

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Fin 1991 à l'IUT Michel de Montaigne, Jacques SARABEN peint une fresque pour l'inauguration de l'amphithèâtre à la mémoire de Max Henri GONTHIE, Président de l'IUT. Une partie de cette oeuvre (le visage) a été réalisée en collaboration avec avec son collègue et ami Jean-Pierre DESCAMPS  à partir de l'une de ses créations infographiques.

C’est dans ces mêmes années que Valérie ELLISON SARABEN, l’épouse de Jacques SARABEN, découvre qu’elle a un don étonnant pour le dessin :

·         une sûreté de regard et de trait, la mise en place immédiate des lignes essentielles, un dessin très aéré et pourtant une grande force d’expression.

·         Comme Jacques, elle a beaucoup de mal à se satisfaire de ce qu’elle fait. Mais elle investit beaucoup moins que Jacques la vérité de son être dans cette création. Car lorsque Jacques traverse des périodes de doute sur ses réalisations de peintre, il en est malade jusque dans son corps.

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Valérie ELLISON-SARABEN
Fusains...

 

Jacques SARABEN souffre aussi du décalage entre l’idée qu’il se fait de l’art et les thèmes, devenus si communs depuis quelques années, de non-sens et de dérision. Ce n’est pas qu’il soit incapable lui-même de jouer avec les formes dans le sens de la fantaisie. Il a découvert DUCHAMP bien avant que DUCHAMP ne soit à la mode et il s’est toujours senti en accord avec ses étudiants sur la liberté de recherche et sa part de jeu. Mais au plus profond de lui-même, il a besoin d’un art qui l’aide à vivre.

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Jacques SARABEN expose encore avec son ami Walter NOTZ dans la salle de Dojo Espace pour le corps à Talence

Le critique d’art Dominique DUSSOL parle du “ rythme musical et de l’élan poétique de ces monotypes qui évoquent une nature sensible, avec ses chaos, ses frémissements, ses silences ”. Il note que “ les œuvres de Jacques Saraben s’accordent fort bien avec l’ascèse, la pureté des sculptures de Walter NOTZ, sensuelles et glacées comme un désir inaccessible ”.

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C’est dans ces mêmes années aussi que Valérie et Jacques SARABEN achètent, au cœur du Périgord Noir, entre Paunat et Trémolat, un étrange domaine, ou plutôt un ancien hameau à flanc de coteau : 
une maison habitable entourée de constructions anciennes, maisons abandonnées ou dépendances mystérieuses et, autour, des champs, des bois, de chemins secrets et d’étonnants voisins.

Ici, il y a tant à faire que le temps de la création picturale s’amenuise. Mais c’est une autre création, de laboureur, de jardinier, de maçon, de paysagiste.

Et Valérie ELLISON-SARABEN fait du grand champ qui borde la maison un merveilleux jardin anglais.

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Tous  ses amis regrettent que Jacques SARABEN consacre désormais si peu de temps à la peinture. Il est vrai qu’il a besoin de reprendre des forces au contact de la nature. Peut-être attend-il que la pulsion créatrice montre plus clairement une direction ? Peut-être ne veut-il pas perturber cet équilibre qu’il a trouvé, et cette paix depuis qu’ils ont La Lande ?
A vrai dire, la création picturale est ralentie, mais n’est pas arrêtée, et Jacques SARABEN participe toujours à de nombreuses expositions.
Par exemple en 1991 au Salon d’Arts Plastiques de La Rochelle : ses monotypes et ses toiles montrent le passage vers l’apaisement. Le chaos est là, dangereux, mais la lumière aussi comme certitude. Un monde d’élans, de vagues, d’appels dans une atmosphère sacrée qui invite le visiteur à un arrêt contemplatif, mais en même temps, le bonheur de la création au cœur du mystère.
En 1994, à Bordeaux, aux Voûtes Poyennes, avec d’autres artistes qui se reconnaissent comme lui dans la pensée de Kenneth WHITE, Jacques SARABEN présente des œuvres qui cherchent et trouvent des chemins ouverts.

Jacques SARABEN est plus proche que jamais de toutes les vibrations du monde sensible. Il sait maintenant que sa recherche personnelle rejoint celle de tant d’autres artistes qu’il aime, de TURNER à SOULAGES. C’est d’ailleurs ce que remarque l’une de ses étudiantes, Alexandra RIGUET : “ De Staël, Zao Wou Ki, Turner, les expressionnistes américains de l’après-guerre, les calligraphes et paysagistes chinois, font partie des références de Jacques SARABEN… D’où sans doute, ces longs espaces épurés favorisant la contemplation et la paix intérieure.. ”

En 1996, à l’exposition de la Galerie Bouscayrol à Bordeaux qui présente les différentes tendances de l’art d’aujourd’hui, Jacques SARABEN nous donne à voir des toiles à la fois très étranges et très animées : depuis quelque temps il travaille sur les signes qui ont précédé l’écriture, bouleversé par l’émouvante beauté de ces empreintes, de ces traces.

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En août 1996, Jacques SARABEN organise avec Les Amis de PAUNAT une exposition qui a pour lui une grande charge affective.

Il a en effet réuni dans une même exposition de ce merveilleux village périgourdin aux belles maisons anciennes groupées autour de l’abbatiale romane :

·         un hommage à son père Julien SARABEN

·         des œuvres personnelles inspirées par ce Périgord Noir auquel il s’attache de plus en plus

·         des dessins-portraits au fusain, œuvres récentes de son épouse Valérie ELLISON-SARABEN

·         un hommage à FANLAC, l’éditeur de Périgueux qui a tant aimé cette région et a tant fait pour elle.

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Jean-Pierre
fusain de Valérie

En 1998, Jacques SARABEN réalise des illustrations pour un CD-Rom culturel multimédia sur la Palestine, édité par le Centre Multimédia Montaigne (IUT B - Université de Bordeaux 3).

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Après ce bain périgourdain si nécessaire pour reprendre des forces, et qui est pour lui une vraie fontaine de jouvence, Jacques SARABEN reprendra sans doute de façon plus continue la recherche et l’expression picturale inséparables de son être.

C’est ce qu’attendent ses amis, connus et inconnus, tous ceux qui ont aimé ce qu’il nous a donné à voir depuis tant d’années .

 

Jacques SARABEN lui-même nous dira ce que disait le poète Bordelais Jean de la VILLE de MIRMONT

            “ je le sais, tout cela va revivre avec moi ”

 Biographie rédigée par
Paul GAYRARD
Février 2000

regards vers l'avenir...

Quelques performances...

- Bateau Ivre (4m x3 m)Toile réalisée en public avec accompagnement musical au profit des "Restos du Coeur 33" - collection Mairie d'Eysines (Gironde), don de l'artiste - Toile exposée au centre René Poujol, quartier Migron à Eysines.

- Spectacle multimédia "Magical Mystery Band" réalisée par le groupe "Images'In" (Mise en images Jean-Pierre Descamps) avec entre autre des oeuvres de Jacques Saraben - Musique : "Magical Mystery Band", répertoire Beatles.

  • "La légende du siècle", Spectacle multimedia (groupe "Images'In) sur la vie et l'oeuvre de Victor Hugo (projections vidéo-informatiques  8mx12 multi-écrans / théatre / musique et chant / danse, etc.) mis en scène par Jean-Pierre Descamps. Partie graphique : oeuvres originales de Victor Hugo, de Jacques Saraben et infographies de Jean-Pierre Descamps.

- Peintures et photographie...

  • ATHENA, création contemporaine en Périgord Noir (1O° anniversaire de l'association à ST. Cyprien et Sarlat
  • "Lo mondo d'aïci : visatges e paysages", 2 expositions photos sous la Halle du Bugue, juillet et août 2005, inaugurées par Gérard Fayolle, maire du Bugue, historien du Périgord et Pdt. de la fondation Eugène Le Roy à Périgueux.

 

 

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  • En projet :
    Une rétrospective de 30 ans de peinture...

  • ...et de nouvelles toiles ?

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  • En dehors des sentiers battus, 
    de nouvelles voies à explorer...

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A l'aube de l'an 2000, avec la complicité de son ami Jean-Pierre DESCAMPS, Jacques SARABEN découvre les outils informatiques de communication et de création. 
Jean-Pierre DESCAMPS
l'inite peu à peu à ces nouvelles techniques, à des nouveaux moyens d'expression et de création artistiques :  infographie, palette graphique, présentations multimédia, "visual art show", synthétiseur d'images "en mouvement", "peinture vivante"... 

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Nul doute que la curiosité de Jacques SARABEN va le pousser, en synergie avec son ami, vers de nouvelles expériences en ces domaines...

à suivre....

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Jean-Pierre DESCAMPS
par Jacques SARABEN
-  février 2000 -

 

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